Le Toucher-massage dans la relation d’accompagnement

Par Rolande DUBOISSET, Infirmière & Formatrice

Introduction

C’est l’occasion de partager mes connaissances et mes réflexions sur le savoir-faire, le savoir-être et le savoir-aider par le Toucher-massage.

Les échanges autour des expériences vécues seront partagés : les interactions donneront la richesse de ce toucher que ce soit dans un massage très doux du visage, des mains, du plexus, des genoux, du dos, des pieds avec un infini respect : accueil, écoute, apaisement, et réconfort.

Il s’agit d’une attention et d’une intention en respectant l’intimité, la pudeur, les limites de la personne, de l’être en s’adaptant à ses difficultés physiques et psychiques.

Les gestes chargés de messages vont donner du sens à la relation à l’autre lors des soins, d’accompagnement à la vie et de fin de vie  une dimension humaine.

Les réactions des patients sont agréablement étonnantes, même pour les personnes dans leur dernier souffle de la vie : elles m’offrent un sens à ma profession infirmière.

Cela me fait écho à un paragraphe du livre « Apprivoiser la tendresse » de Jacques Salomé : Un toucher qui ne prend rien, qui n’exige rien mais qui ouvre à la confiance, à l’agrandissement de soi.

Dans cette dimension relationnelle, la notion du plaisir, de la joie et de la satisfaction est présente au quotidien : une façon d’éviter l’épuisement professionnel.

Le toucher est au cœur de tous les soins, de l’accompagnement à la vie et à la fin de vie.

  1. Approche relationnelle par le toucher-massage

L’influence et l’importance du corps dans les interactions  de notre profession de soignant sont constamment présentes par le toucher.

Le toucher ou la possibilité de contact corporel entre en jeu lors des soins techniques, conforts et relationnels. Ce mode de communication non-verbal fait appel à l’affect et au vécu pour le soignant comme pour le bénéficiaire du soin.

Alors autorisons-nous à utiliser le Toucher-massage, un outil à la portée de la main : il enrichit la relation et donne du sens au toucher porteur de message dans la communication.

Cette pratique est un ensemble de gestes simples, faciles à mémoriser, pratiques et concrets, applicables immédiatement après le stage.

Le Toucher-massage peut être réalisé dans un temps limité, en n’importe quel lieu, et assure une qualité relationnelle, un confort sur le plan physique et psychologique.

Alors, à nous de donner du sens à ce toucher, pour qu’il soit plus humain afin que la personne souffrante accepte mieux son état, qu’elle vive autrement la douleur et que la vie soit plus acceptable dans cette période difficile en institution.

  1. Le sens du toucher

Dès la vie intra-utérine, le fœtus est bercé de sensations tactiles par les mouvements du liquide amniotique et par des pressions de son corps contre la paroi de l’utérus qui lui sert d’enveloppe contenant.

A la naissance, le nourrisson est dépouillé de ces sensations ; il a besoin d’être rassuré par le contact avec le corps de sa mère qui lui procure de la chaleur; dans le bercement et les caresses qui lui apportent un sentiment de sécurité.

Ainsi de la naissance et pendant toute la vie, l’enfant ressent le besoin d’être touché et il recherche d’une façon ou d’une autre la satisfaction de cette nécessité élémentaire, aussi indispensable que de se nourrir, se vêtir et dormir.

Le langage digital est la première sensation à laquelle le bébé peut être sensible : il a besoin d’être stimulé par l’entourage pour que se développent ses aptitudes, et pour intégrer le monde environnant.

Ces souvenirs d’enfance relationnels détermineront le nombre et l’intensité de ses désirs ou de ses rejets et de ses choix : choix de personnes, choix de parfums, attirance et répulsion à son insu.

Le contact au monde se vit au niveau de la peau : elle a un rôle d’enveloppe qui sépare le dedans du dehors et le dehors du dedans : elle est la première à ressentir l’amour maternel et elle gardera toujours la mémoire de ce premier contact. Cette mémoire ne disparaîtra jamais, même dans la démence.

 Nos organes sensoriels (la vue, l’odorat, le toucher) ont une grande mémoire sur le bon ou le mauvais. Ils jouent un rôle involontaire et inconscient : tout ce qui se fait lors de cette période a une importance sur la personnalité de chacun : il s’agit d’une période d’apprentissage qui va laisser des traces mnésiques au niveau de la peau, des muscles, du système émotionnel.

Au cours de cette étape, l’absence de sensations agréables, de plaisir physique est très souvent à l’origine de comportements pathologiques ultérieurs : la peau est le témoin d’une histoire. Cela est tellement vrai qu’on a constaté que les bébés privés très tôt de contacts manifestent plus tard dans leur vie adulte d’importantes perturbations : des comportements pathologiques (agressivité, repli sur soi) en sont les signes.

La peau est aussi le porte parole : elle s’exprime par un langage codé qu’il faut savoir déchiffrer.

La maladie de peau est souvent une maladie par rapport à soi et par rapport à l’autre. Elle est souvent malade de la relation présente ou passée. Parfois la peau nous trahit : elle est le lien entre la psyché et le soma, elle garde en mémoire les souffrances physiques et morales.

Quel que soit l’âge de la personne en soin, la régression qui accompagne toute maladie, réveille des comportements de la petite enfance qui sommeillent en chaque adulte.

Comment redonner ou donner du sens à ce toucher relationnel ?

Citons un exemple ; d’après les observations du Dr Martin I. Heinstein, lors de ses recherches, il évoque sur  l’allaitement au sein et celui au biberon :

« Quoi qu’il en soit, il est évident que l’important, pour le comportement futur du bébé, c’est surtout et avant toute l’attitude de la mère pendant l’allaitement lui-même. Si une mère est froide et indifférente, elle peut nourrir son enfant  au sein sans qu’il s’en trouve mieux dans son comportement ultérieur qu’un enfant nourri au biberon par une mère affectueuse et chaleureuse. Le bébé réagit très vite à l’attitude de sa mère envers lui, et, l’important dans le développement de son comportement n’est pas tant dans le mode d’allaitement que dans la façon dont il est nourri. »

Cet exemple peut se faire l’écho de notre attitude à prodiguer le Toucher-massage auprès de la personne en soins.

Il doit susciter un état de sécurité, de confiance pour l’aider à se réinvestir dans la relation à soi et à l’autre. Dans cet espace relationnel, la communication non verbale aide à percevoir l’unité corporelle puis à la mise en mots du ressenti. Il est possible d’établir des liens, à donner du sens à ce toucher relationnel ; même à la personne qui ne peut s’exprimer verbalement.

  1. La main

Toucher, c’est rencontrer l’autre avec ses mains, c’est approcher une zone corporelle avec prudence, avec douceur ; une façon de l’apprivoiser. La façon de toucher a un sens pour celui qui le reçoit, il est un langage en transmettant des messages.

Dans tous les soins, l’outil principal de la communication tactile est, bien sûr, la main du soignant qui touche, guide, suggère, apaise et console.

La main est capable d’intentions et d’analyses : prendre, donner, apprécier, évaluer, palper, caresser, frapper, protéger, montrer, échanger … etc.

Redonner la parole à la main ouvre l’espace relationnel à l’autre.

En effet, serrer la main, caresser l’épaule sont des gestes simples qui témoignent de la sympathie, de la compréhension et ont une grande importance car ils rassurent.

Nous allons apprécier sous nos mains l’effet du toucher : la mobilité, la confiance, le relâchement, l’abandon, le raidissement ou la crispation.

Sa sensibilité particulièrement riche et fine lui permet de remplir son rôle d’écoute.

L’écoute par les mains, le regard, le rythme respiratoire est une communication précieuse où le corps est le lieu privilégié de la rencontre.

  1. Le toucher-massage®

 

Le Toucher-massage mérite que nous lui accordions un intérêt comme mode de communication et d’intervention dans la relation d’aide.

Nous parlons du massage-message, massage-communication et non des massages spécialisés des masseurs-kinésithérapeutes.

Ce massage est à la portée de tous.

  1. A) pourquoi le toucher-massage ?

Le Toucher-massage est bien autre chose qu’une technique à effet mécanique ; son effet majeur se trouve dans la relation qui s’établit entre celui qui masse et celui qui est massé

Le Toucher-massage est une intention bienveillante qui prend forme grâce au toucher et à l’enchaînement de gestes sur toutes parties du corps, qui permet de détendre, relaxer, remettre en forme, rassurer, communiquer ou simplement procurer du bien-être, agréable à recevoir et qui plus est pratiquer  ( J.Savatofski : pratiquer le toucher-massage 1998 )

Il rappelle qu’il ne suffit pas de savoir faire mais il implique un savoir-être qui est l’essentiel de la relation aux soins.

Or, le concept du Toucher-massage rappelle justement le lien intime qui existe entre les qualités au toucher – actions informelles, intuitives, relationnelles, mais aussi présence et écoute bienveillante- et le massage – gestuelle plus élaborée aux multiples effets bienfaisants.

  1. B) que peut apporter le toucher-massage ?

Tout d’abord sur le plan physiologique, le massage permet la libération d’endorphines, il est donc analgésique, il donne des sensations agréables ressenties comme un apaisement par les patients qui souffrent continuellement.

Cette stimulation de la peau déclenche une activité cérébrale dont l’effet en retour (rétroaction) provoque un accroissement de sa sensibilité et de sa réceptivité.

Les contacts agréables stimulent la libération des différentes hormones, en outre les endorphines, qui procurent du plaisir et elles sont aussi anti-douleur.

Les douleurs sont aussi l’expression d’une souffrance, le Toucher-massage favorise le relâchement des tensions, abaisse le niveau des défenses et donc invite la personne à accéder au mode verbal.

Le fait d’être touché permet au patient d’exister, d’être reconnu dans son corps malade et douloureux. Le Toucher- massage nous touche bien au-delà de la peau, des muscles, des organes profonds : il nous atteint dans la totalité de notre être, il aide à la prise de conscience et à l’unité corporelle : car cette façon de faire prend en compte la personne dans sa globalité, dans son histoire. Le Toucher-massage crée un lien, il ouvre un espace de communication non verbale. Il est bien évident que la qualité de la communication dépend de la disponibilité et de l’écoute du soignant.

La manière de réaliser le Toucher-massage est basée sur des gestes simples, englobant, reliant, unifiant les différentes parties du corps.

Le Toucher-massage est un art de vivre, sans discrimination d’âge, de sexe ou de catégorie sociale.

Sur le plan anatomique la peau est l’enveloppe corporelle, le Toucher-massage permet de :

– ressentir les limites de son corps,

de rétablir un schéma corporel perturbé par la maladie, les chirurgies multiples et les traumatismes,

– de retrouver son identité,

– de redonner une image de soi positive par une prise de conscience du corps réel.

Masser, c’est chercher à rétablir l’unité de la personne, qui doit être une entité unifiée, mais qui est, trop souvent, dissociée : nous allons avec son corps et non contre lui, dans le respect du rythme et de son intimité.

Le massage vise à réhabiliter ce sens du toucher pour un développement des potentiels de la personne.

Il l’aide à percevoir son corps, d’appréhender ses douleurs, ses amputations différemment, il renforce l’équilibre en apportant un meilleur état psychologique par une détente bénéfique.

Il n’est pas possible de transmettre par écrit toutes les sensations ressenties et données par le toucher- massage : il faut le pratiquer, chacun ayant un doigté et une perception  différente

  1. C) quel engagement est demande a celui qui masse ?

Le Toucher-massage est un modèle de communication interpersonnelle : le contact a lieu dans l’espace intime de la personne massée et du masseur qui se trouvent à égalité, la sensation tactile se faisant aussi bien dans un sens que dans l’autre.

Il est important de s’asseoir près d’elle afin que les regards soient au même niveau, marque la volonté de communiquer et efface le rôle dominant et menaçant du soignant ou du masseur.

La position debout, alors que le patient est assis dans son lit ou sur son fauteuil, peut nous conférer une certaine allure de supériorité.

Mettons-nous à leur hauteur, à leur situation actuelle, à leur écoute !!!

Lors de la communication tactile, il n’y a rien d’autre à faire que d’être avec l’autre, d’être à son écoute le plus subtilement possible, en relation dans la rencontre, ce qui implique une présence : communiquer ne consiste pas seulement en un échange de mots mais en un partage d’émotions, de sentiments.

Accepter ce cheminement est une source d’enrichissement dans la relation à l’autre : donner et recevoir un Toucher-massage, c’est à la fois différent et complémentaire. Chacun a besoin d’être touché et de toucher, du plus jeune âge à la vieillesse.

Il demande aussi une certaine sérénité et équilibre intérieur acquis par un travail sur soi.

La confiance accordée par le patient permet alors à une ouverture du dialogue.

En touchant, on se laisse parfois toucher par les émotions de l’autre.

Mais  peut-on masser et garder la juste distance sans s’impliquer soi-même ?

Nous sommes en effet touchés par les émotions des patients mais cela ne nous empêche pas de les aider et de connaître nos limites.

Le soin relationnel est un double échange : nous donnons et nous recevons aussi.

  1. Vécu corporel de la personne âgée

La vieillesse se matérialise par des transformations du corps : ce corps vieillissant est souvent mal vécu et au fur à mesure du temps, le corps s’oublie petit à petit jusqu’à devenir parfois étranger. En oubliant son corps, l’image étant insupportable, la personne âgée ne se reconnaît plus et risque de s’oublier elle-même.

Voir sa peau vieillir est la source d’une blessure narcissique importante.

Une peau qui vieillit nécessite plus de soins : soins de beauté, soins d’hygiène, toucher-massage. Dans ce domaine, plus la dépendance est importante, plus il y a nécessité d’intervention d’une tierce personne qui intervient par le contact… mais avec quel tact ? quelle intention ? quelle présence ? et quelle empathie ?

Est-il possible d’aimer cette « vieille peau » pour permettre une revalorisation narcissique ?

C’est pour cette raison que le toucher a son importance dans la vie relationnelle du sujet âgé car il fait le lien avec son histoire, et l’aide à vivre dans le moment présent.

L’attention et l’intention que nous lui apportons par le toucher-massage peuvent donner ou redonner du sens à son existence, en retrouvant la dignité, de prendre corps avec cette période du crépuscule de la vie.

  1. Toucher-massage en accompagnement de fin vie

Accompagner veut dire qu’il y a toujours à faire pour aider un malade à vivre jusqu’au bout.

Il s’agit en effet de prendre en compte le fait qu’un mourant reste un vivant, capable de besoins et de désirs, jusqu’au moment de la mort proprement dite, à une intimité, à une beauté profonde.

Pour le mourant, le toucher, est un support pour garder contact avec la réalité.

Le début de l’accompagnement commence par : donner la main, signe de tendresse où nous mettons, tout le calme, toute la profondeur de la présence dont nous sommes capables.

Tenir la main du mourant soulage sa solitude, caresser son front ou ses cheveux engendre l’apaisement. C’est un acte privilégié, rempli de tendresse qui nous permet de rester centré sur les besoins de l’autre, d’être attentionné dans le respect de la pudeur en tenant compte des limites de chacun, sans infantilisation.

L’empathie

Le mourant ne peut pas toujours exprimer ses désirs, il faut donc pouvoir les déceler, même s’il n’y a pas d’expression verbale. Aussi, pour arriver à répondre à des désirs subjectifs, il faut que le soignant éprouve réellement l’envie de chercher tout au fond de lui-même ce qu’il désirerait s’il était mourant.

 

L’écoute, la présence

Pour le soignant, il s’agit d’une façon d’être.

Être là simplement, en permettant au mourant de rester jusqu’au bout un être capable d’un désir qu’il faut pouvoir entendre et satisfaire.

C’est aussi le reconnaître dans ce qu’il est, au-delà de ce corps témoin de la maladie, cherchant à induire la détente, la découverte d’un plaisir, une meilleure conscience de son schéma corporel, une meilleure acceptation du traitement.

La famille et son chagrin.

De nombreux sentiments comme l’isolement, la culpabilité consciente ou inconsciente, l’inquiétude, la gêne, habitent la famille qui ne peut accepter la déchéance de son parent.

Eprouvée, cette famille est en désarroi, en peine et cherche le chemin d’une véritable communication avec l’équipe soignante.

Cette voie passe par le toucher : savoir prendre un bras, une main, offrir une épaule seront peut-être les seules réponses à donner, celles qui seront les plus propices à l’apaisement.

Le fait de reconnaître le chagrin par le toucher et l’attention, crée un climat de confiance où le mourant et ses proches peuvent s’extérioriser.

Support de notre simple présence, la communication tactile bien que silencieuse, est une aide précieuse pour la famille désorganisée et ébranlée. Cela lui permet de se sentir soutenue à travers la souffrance.

Pour certaines familles, nous servons aussi de lien pour les aider à communiquer de nouveau avec la personne à travers le toucher-massage.

  1. Prendre soin de soi

Réflexion

> Prendre soin de soi est une nécessité pour l’être humain que ce soit sur le plan personnel ou/et professionnel.

> Pouvons-nous faire ce travail de soignant en apportant la bienveillance à l’autre sans passer par le prendre soin de soi ?

> Pouvons-nous garder la bonne humeur, la motivation, l’écoute de la souffrance de l’autre ?

> Pouvons-nous être attentif à l’autre si nous ne sommes pas attentif à nous-même ?

> Pouvons-nous connaître nos limites, notre juste distance entre soi et l’autre au niveau de nos propres affects ?

> Pouvons-nous reconnaître nos erreurs pour les modifier, les assumer, s’en instruire si nous-même sommes dans un épuisement physique et psychologique ?

Nous sommes des êtres humains avec nos forces mais aussi avec nos faiblesses.

Vivre pleinement, c’est à la fois s’occuper de soi et des autres en les traitant comme soi même, en s’intéressant à leur existence.

Quelques suggestions à vous proposer qui demandent peu de temps, qui ne coûtent pas cher mais qui sont précieux : « Prendre un temps pour vous à travers l’auto-massage le matin ou le soir, vous faire plaisir en appliquant une crème ou des huile de vos senteurs préférés. »

Au travail !!! Apprenez à vos collègues le massage minute anti-stress pendant la pause afin que vous puissiez en bénéficier par la suite.

Cette façon de faire peut aussi améliorer la communication et la relation professionnelle.

Faites-vous plaisir !!! Prenez soin de vous !!!

Conclusion

Dans la communication tactile, l’aisance et l’honnêteté du soignant impliquent le vouloir d’innover, d’oser la tendresse et d’autres gestes empreints de prévenance, de pudeur, de délicatesse.

Parfois, la présence silencieuse, le contact établi de main à main, de regard à regard, représente la seule communication.

Intégrer le Toucher-massage dans la relation d’aide est un moyen de favoriser la parole lorsqu’elle est difficile ; c’est un moyen de communication à part entière, en sachant que ce qui importe, ce n’est pas la technique mais la manière de l’utiliser et de rencontrer la personne en soins.

Maintenant que vous avez acquis les manoeuvres de base du toucher-massage, autorisez-vous à les mettre en pratique lors de votre vie professionnelle et personnelle.

Plus vous masserez, plus vous serez performant (e), et plus vous serez créatif dans la relation au toucher.

A vous de savoir dans quelles situations de soins il est nécessaire de prodiguer ou de s’abstenir de pratiquer le Toucher-massage : c’est votre professionnalisme qui vous guidera dans les actes.

Le mieux être du personnel hospitalier passe aussi par le prendre soin de soi.

Les manœuvres sont simples à faire, il suffit de s’accorder un instant à soi.

J’ai consacré une page pour les soins et l’accompagnement en fin de vie et j’ai insisté sur l’importance du Toucher-massage, particulièrement dans la période de trépas où la communication verbale est difficile ou quasi impossible.

Souvent nous sommes confrontés à la souffrance morale du mourant, qui nous rend impuissant à répondre. Parfois nous utilisons des stratégies d’adaptation comme la fuite, l’évitement, la rationalisation …

Le Toucher-massage peut nous réconcilier face à ces mécanismes défensifs en prodiguant un toucher dans une intention et attention particulière, dans un respect des étapes de l’approche de la mort.

Mon expérience le prouve au quotidien, elle m’a appris à donner un sens à ma pratique et à ma profession d’infirmière à travers la relation d’aide par le toucher.

 

 

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