Nathalie Cappe, Éric Bidaud
Nathalie Cappe, doctorante, département d’études psychanalytiques, Paris 7, Diderot, ED 450, créatrice et styliste textile, professeure d’arts appliqués en établissement régional d’enseignement adapté, diplômée du master 2 Recherche Psychologie-parcours Psychanalyse et champ social, université Paris Cité, 5 rue du Gros Chêne ; F-95130 Franconville. nath.cappe@orange.fr
Éric Bidaud, professeur de psychopathologie clinique, psychologue clinicien, psychanalyste, co-responsable du master psychopathologie clinique psychanalytique, département d’études psychanalytiques, membre du centre de recherche Psychanalyse médecine et société, ufr ihss (Institut Humanités, Sciences et Sociétés), université Paris Cité, 19 rue Serpente ; F-92700 Colombes. eric.r.bidaud@wanadoo.fr
Érès | « Cliniques méditerranéennes »
2022/2 n° 106
La révolution freudienne s’est faite à l’aube de l’ère industrielle, un moment où, sans doute, le sujet occidental amorçait le « deuil » progressif du travail manuel. L’industrialisation ayant aujourd’hui remplacé la main de l’homme dans la fabrication de nombreux objets, on peut s’interroger sur les incidences subjectives des écrans et robots, jusqu’au « sans contact ».
Limitent-ils un peu plus le champ des expériences sensibles de la main ?
Qu’en est-il du rapport du sujet contemporain à « l’instrument des instruments » (Aristote) ? Un objet « fait-main » (subjectivé et unique) reçu en cadeau adresse un tout autre message que le même type d’objet (anonyme et standardisé) fabriqué industriellement. La main qui s’engage dans l’action et le don, le « toucher », sont-ils en passe d’être refoulés tel l’odorat par le « progrès » technique ? Quelles hypothèses peut-on tirer de ce réel, relativement à la subjectivité et l’inconscient, et la question de l’adresse, tant langagière que manuelle ?
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