Les bases physiques du sens du toucher

Cette journée de conférences, de démonstrations et d’ateliers ouverte à tous, a été proposée dans le cadre du colloque « Toucher pour apprendre, toucher pour communiquer » de l’INS HEA (Institut national supérieur de formation et de recherche pour l’éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés).

Avec Vincent Hayward, chercheur, Institut des systèmes intelligents et robotiques, CNRS/Université Pierre et Marie Curie.

Cité des sciences et de l’industrie

39mn / mai 2020

Ostéopathie : Les mains à l’écoute du corps

Née au XIXe siècle, l’ostéopathie souffre toujours d’un manque de reconnaissance. Ce documentaire explore cette approche thérapeutique globale, qui séduit de plus en plus de patients. Des gestes en douceur pour stimuler le potentiel d’autoguérison de l’organisme : tel est le principe de l’ostéopathie, des mots grecs osteon (os) et pathos (souffrance). Ses praticiens localisent souvent la cause de la douleur en un endroit du corps différent du symptôme, car, pour eux, les muscles, le squelette et les organes sont reliés par des réseaux de nerfs et de membranes : les fascias. Plébiscitée par un nombre croissant de patients, cette approche holistique souffre pourtant d’un manque de reconnaissance dans de nombreux pays, notamment en France et en Allemagne. Une recherche sous-financée En l’absence d’étude fondée sur des données probantes garantissant l’efficacité de cette pratique, certains médecins restent sceptiques quant à ses effets, malgré de nombreux cas de guérison. Comme les ostéopathes travaillent avec leurs mains et prescrivent peu de médicament, ils ne bénéficient pas de financements des laboratoires pharmaceutiques, et certains d’entre eux se plaignent du manque de subsides alloués à la recherche dans leur domaine. Aux États-Unis en revanche, où l’ostéopathie est née à la fin du XIXe siècle, sous l’impulsion d’Andrew Taylor Still, un médecin de campagne passionné, elle jouit de la même considération que la médecine traditionnelle, et attire de nombreux étudiants, séduits par son approche globale. Des chercheurs tentent même de mettre au point des méthodologies scientifiques pour prouver son bien-fondé. Revenant sur sa genèse et ses différents courants, ce documentaire, nourri d’interviews, de reportages et d’infographies, explore de manière limpide cette approche thérapeutique, ses bienfaits, ses limites et ses avancées.

Documentaire d’Antje Christ (Allemagne, 2019, 53mn)

ARTE

Le pouvoir des caresses

Pour les animaux sociaux que nous sommes, les contacts physiques représentent un besoin vital : le « langage » du toucher, que nous cultivons dès la naissance, est indispensable à un bon développement physique, immunitaire et cérébral. Comment les massages, les caresses et autres contacts bienveillants influencent-ils notre santé au quotidien ? Pour les animaux sociaux que nous sommes, les contacts physiques représentent un besoin vital : le « langage » du toucher, que nous cultivons dès la naissance, est indispensable à un bon développement physique, immunitaire et cérébral. Comment les massages, les caresses et autres contacts bienveillants influencent-ils notre santé au quotidien ? Des équipes internationales de chercheurs (neuroscientifiques, psychologues et médecins) se sont penchées sur la question, en étudiant la manière dont les circuits nerveux convertissent un geste en sensation agréable, et en explorant la fonction sociale du toucher. Comment un même contact peut-il entraîner bien-être, répulsion ou indifférence, en fonction de la personne qui l’exerce ? Quel rôle tiennent la moelle épinière, les hormones et le système de récompense dans ce processus ? La réalisatrice Dorothee Kaden explore toutes les facettes de ce sens capital pour l’équilibre émotionnel, alors que commencent à se dessiner les conséquences psychiques de la distance entre individus imposée par la lutte contre la pandémie de Covid-19.

Documentaire de Dorothee Kaden (Allemagne, 2020, 53mn)

ARTE

À fleur de peau : caresses, câlins et autres étreintes

Exploration culturelle et historique du toucher, un sens dont la distanciation physique imposée par la pandémie met en lumière la spécificité et le caractère vital. Le contact par le toucher, gage de confiance et de sécurité, mais surtout d’un lien primordial avec l’autre, peut être vécu aussi comme une intrusion pénible dans notre intimité. Premier sens développé par l’embryon, bien avant l’ouïe, l’odorat ou la vue, il peut causer, si l’on en est privé, l’atrophie psychique, sociale mais aussi physique. C’est le paradoxe du toucher, désiré et craint en même temps, entre distance et proximité. Dans l’histoire de l’humanité, la façon dont les gens se touchent et ce que l’art en dit révèlent la conception de la vie et des relations transmise par une société. Du baiser de paix à la distanciation physique imposée aujourd’hui par la pandémie, cette exploration historique et culturelle du toucher par le prisme de l’art ou de la philosophie met en lumière sa spécificité et son caractère vital.

Documentaire d’Annebeth Jacobsen (Allemagne, 2021, 52mn)

ARTE

Le Massage Relationnel® consiste en une approche particulière du toucher qui, en plus de ses effets bienfaisants au plan physique, nerveux et émotionnel, prend aussi en compte la qualité de l’échange relationnel entre le masseur et le massé.

https://www.massage-relationnel.com/

Le Bio coaching ® a pour objectif d’aider une personne en situation de maladie, de traumatisme ou de mal-être à se reconstruire et retrouver un équilibre de vie sociale et professionnelle.

https://www.bio-coaching.fr/

Le projet de l’Association pour la Fondation du Toucher AFONT a pour maîtres mots la revalorisation sociale et la valorisation individuelle du toucher : sa compréhension scientifique, son développement fonctionnel, sa diversification esthétique…

http://fondationdutoucher.org/

Fonds documentaire sur les massages

http://cfdrm.fr/index.htm

Corps/Douleur : Marquer la douleur dans son corps

33mn46

 

Catherine Rioult, est quelqu’un que nous connaissons bien. Infirmière en début d’activité professionnelle, formée à L’IFJS, elle a rejoint notre équipe de formateurs et a dispensé pendant plusieurs années l’enseignement du Toucher-massage(r) principalement auprès des soignants.

Passionnée par le corps, par la psychologie, Catherine a poursuivi, dans le même temps, des études universitaires jusqu’au doctorat en psychopathologie clinique à l’Université Paris VII. Catherine est aujourd’hui psychologue clinicienne et psychanalyste.

Le corps vécu et la différence des ressentis

Par Pierre Ancet (Vice-Président délégué aux politiques culturelles – Maître de conférences en philosophie et Chercheur au Centre Georges Chevrier – Université de Bourgogne, CNRS – Directeur de l’Université pour Tous de Bourgogne).

42mn45

Pierre est passionné par le langage du corps, les différentes dimensions du corps, il est l’auteur de différents ouvrages dont : “le corps vécu chez la personne âgée, la personne handicapée”, c’est à ce titre qu’il a été invité au congrès du Toucher-massage en 2016, dont la thématique était : “Ce corps tant haï, ce corps tant aimé.”

Une anthropologie de la peau : le sens du contact

Par David Le Breton (Professeur de sociologie à l’Université de Strasbourg, membre de l’Institut Universitaire de France et membre de l’Institut des Études Avancées de l’université de Strasbourg).

David LE BRETON : “La peau est une métaphore de la relation à autrui, elle mesure en effet la qualité de contact. Elle est le lieu de l’interface avec autrui. Elle enclot le corps, les limites de soi, établit la frontière entre le dedans et le dehors de manière vivante, poreuse, car elle est aussi ouverture au monde, mémoire vive.  Le toucher n’est jamais un pur toucher mais un affleurement de l’histoire intime de la personne approchée. Le contact peau à peau donne un répit à la souffrance, un appui éventuel pour la repousser. L’individu déchiré trouve des bras pour favoriser son abandon et conjurer le sentiment de chute dans le vide éprouvé alors. Une telle qualité de présence permet au sujet en souffrance de se construire une enveloppe rassurante dans le prolongement du corps d’autrui.”

Mai 2020 / 55mn

« Proches », une histoire du toucher

France Culture : Émission Le Cours de l’histoire par Xavier Mauduit

51mn

https://www.franceculture.fr/emissions/le-cours-de-lhistoire/proches-une-histoire-du-toucher

« Ce qu’il y a de plus profond en l’homme, c’est la peau », écrit Paul Valéry et pour cause : être touché est nécessaire à notre bon développement et toucher est essentiel à notre survie. Entre tabou et volupté, rejoignez-nous pour l’exploration tactile d’une histoire sensible et sensuelle.

« Jamais nous n’aurions imaginé connaître une telle situation : la distanciation sociale, un monde dans lequel il est impératif d’éviter les contacts. La bise, la poignée de main, la caresse véhiculent une menace virale : il ne faut pas toucher la barre du métro ; il ne faut pas toucher la poignée du caddie. Toucher, c’est entrer en contact avec quelque chose ou quelqu’un, parfois soi-même. Une histoire du toucher est possible et nous en visons un épisode dramatique. Est-il possible de vivre dans un monde sans se toucher, au moins se frôler, sous peine de toucher le fond ? »  Xavier Mauduit

En cette période de crise sanitaire qui nous éloigne durablement du corps des autres, la Nuit des idées consacre sa 6e édition au thème “Proches”. L’occasion de s’interroger sur notre rapport individuel et collectif à la sensibilité durement affecté par la distance physique. Entre frôlements, caresses, chastes tâtonnements et baisers sacrés, le vaste spectre du toucher enrichit une histoire sensible du corps qui continue de s’écrire.
Peut-on faire une histoire de la caresse ? Comment ont évolué la perception et la place du toucher dans nos sociétés ? Et sommes-nous en train de vivre un basculement dans l’histoire du contact physique ?

Avec Anne Vincent-Buffault, historienne des sensibilités, chercheuse associée au Laboratoire de changement social et politique de l’Université de Paris. Elle est notamment autrice d’une Histoire des larmes : XVIIIe-XIXe siècles (Payot, 2001) et d’une Histoire sensible du toucher (L’Harmattan, 2017).

Et Bénédicte Hamon, conservatrice à la BnF, chargée de collection en sciences religieuses. Elle est l’autrice d’une série d’articles sur le blog Gallica intitulée “Le spiritisme au prisme du toucher”.

Il semblerait que le toucher ait perdu de l’importance à partir de la Renaissance parce que la vue a été prédominante. Suivant les époques il y a des fluctuations avec des retours comme au XVIIIe siècle où l’on s’intéresse aux sens car c’est grâce à eux que nous avons un rapport avec le monde et, on pense que nos idées viennent de nos sens. Au XIXe siècle, la peau est considérée comme un organe très périphérique, tout est basé sur les lobes cérébraux et il y a une hiérarchie des sens qui est très établie avec l’idée que la vue est plus importante. Avec la montée de l’hygiénisme on essaie de séparer ce qui est de l’ordre du pur et de l’impur, ce qui est contaminant et ce qui ne l’est pas. Anne Vincent-Buffault

Au XIXe, les médecins touchent, tâtent, il y a cette idée qu’il faut expérimenter, mesurer, on a un rapport au corps un peu différent car avant on avait des examens plutôt visuels. Dans ces textes, les médiums sont touchés, parfois ils sont même ligotés pour éviter qu’il y ait des supercheries, qu’ils s’échappent, qu’ils se déguisent en fantôme. Il y a tout plein de protocoles quasiment scientifiques. Bénédicte Hamon

Sons diffusés :

  • Archive – 2014 – France culture – Extrait de l’émission Les Regardeurs – La tapisserie de La Dame à la licorne.
  • Archive – 11/02/1948 – Extrait de l’émission Heure de culture française – Séminaire du philosophe Étienne Souriau.
  • Archive – 24/03/1962 – La Gazette des français – Le médecin du roi (1650), comment emmailloter les enfants.
  • Archive – 30/01/1956 – Extrait du séminaire d’André Maurois, L’Homme et la machine.
  • Archive – JT de 20H – La tombe d’Allan Kardec au cimetière du Père-Lachaise.
  • Extrait du film Fantômas réalisé par André Hunebelle (1964).
  • Extrait du film Le Bossu réalisé par André Hunebelle avec Jean Marais (1959).
  • Oldelaf – Les mains froides.

Le massage en réseau de soins palliatifs

Carine BLANCHON 

Au quotidien, l’infirmière développe une posture professionnelle pour aller à la rencontre de la personne soignée. En collaboration avec l’aide-soignante, elle met en œuvre des pratiques psychocorporelles comme le toucher relationnel et le massage, qui améliorent le bien-être notamment dans le cadre de soins palliatifs à domicile. Cet article fait partie du dossier de la revue Soins n°787 (juillet/août 2014) consacré aux pratiques psychocorporelles.

“Massage”, un mot commun teinté de représentations, tantôt synonyme de bien-être, de plaisir, tantôt inquiétant par le geste, le contact qu’il suppose, la sensualité qu’il pourrait laisser entrevoir. Infirmières, aides-soignantes ne peuvent travailler sans toucher l’autre et sans être touchées : 85 % de leurs actes de soins passent par le toucher 1,2. Et pourtant, il existe peu ou pas d’interrogation autour de ce sens particulier, premier à apparaître et dernier à subsister. Être touché, quel sens cela prend-il pour les patients dans la situation singulière qui est la leur ? Quel sens et quelle place lui donnent les soignants dans leur prise en soins mais aussi pour eux-mêmes ? Peut-on parler de massages et leur laisser une place dans les soins si notre façon de toucher et d’être touché en tant que soignant n’est pas interrogée 3,4 ? Le massage a-t-il sa place dans le cadre des compétences des infirmières et dans le travail quotidien des aides-soignantes, ou est-il réservé aux kinésithérapeutes et aux psychomotriciens ? Autant de questions qui se posent sur le toucher, qui est avant tout un média relationnel.

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